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  • Olivier Deniau

La Responsabilité Sociétale des entreprises, levier de performance ?


La Responsabilité Sociétale des entreprises

Nos sociétés sont en pleine transformation et de nouveaux enjeux sont à prendre en compte.

En effet, le rôle d’une entreprise ne se limite plus à son commerce. Elle doit dorénavant s’engager dans des actions concrètes en résonance avec les problématiques sociétales et environnementales. L’objectif est de créer de la valeur pour ses parties prenantes et son territoire.

Mais comment y parvenir ? Comment Å“uvrer sur tous les fronts ?


Nous allons voir dans cet article, que la RSE (Responsabilité Sociétale et Environnementale des entreprises) est une excellente démarche à suivre pour faire coïncider pérennité et performance avec respect des hommes et de l’environnement. Elle peut être le fil rouge d’une stratégie d’entreprise efficace et responsable.


Mais avant toute chose, rappelons ce qu’est la RSE.

La Responsabilité Sociétale et Environnementale des Entreprises (RSE), désigne la prise en compte par les entreprises, des enjeux du développement durable tant en matière sociale qu’en matière économique et environnementale.


Elle repose sur des objectifs concrets, structurée par la norme ISO 26 000, consistant à faire évoluer et grandir une entreprise dans un monde plus respectueux de l’environnement et des personnes et ce de façon durable. Dans un même temps, elle doit respecter les lois en vigueur et prendre en compte les attentes des parties prenantes et des collaborateurs.


Définition ISO 26

Ces objectifs ne sont donc pas dissociables de la politique stratégique et commerciale d’une entreprise. Elle doit au contraire guider les grandes orientations de l’activité, en questionnant les problématiques sociales et environnementales liées.


Rappelons que l’engagement de tout acteur économique en faveur d’un développement durable repose sur 3 piliers :


· Sa responsabilité économique,

· Sa responsabilité sociale,

· Sa responsabilité environnementale


À y regarder de plus près, tout dirigeant d’entreprise s’inscrit directement dans une démarche de développement durable. En effet, rien que dans son fonctionnement, sa raison d’exister, par les impôts qu’elle paye et le droit en vigueur qu’elle doit respecter, une entreprise exerce des responsabilités économiques et sociales.

Quant à la dimension environnementale, au-delà du respect des lois et règlements environnementaux qui encadrent toute activité, on peut raisonnablement espérer que l’action environnementale menée par chacun à titre privé, perdure dans le cadre professionnel.


Il ne s’agit pas ici de peindre une vision idéaliste du chef d’entreprise. Bien évidemment, ce qui précède doit être nuancé, parfois fortement, en fonction du lieu d’activité, de l’existence (ou non) d’un cadre réglementaire, de son respect ou du niveau de conscience des enjeux sociaux et environnementaux par exemple.

Il s’agit au contraire de rappeler que les caractéristiques économiques et sociales inhérentes d’une entreprise constituent un terreau fertile sur lequel son ou ses dirigeants peuvent s’appuyer pour aller plus loin dans la démarche RSE.


La RSE n’est en aucun cas un gadget, ni, pour l’instant, une contrainte règlementaire pour les PME/TPE. C’est un engagement.

Comme vu précédemment la RSE s’inscrit dans les fondements de l’entreprise et porte en elle un grand nombre de ressorts sur lesquels la performance de l’entreprise peut s’appuyer.


Tentons de voir, à l’aide d’une grille de lecture simple telle que la carte stratégique d’une entreprise, les multiples atouts qu’une entreprise inscrite dans une démarche RSE porte en elle.


Rappelons brièvement que la carte stratégique d’une entreprise repose sur un modèle comportant quatre niveaux d’objectifs reliés entre eux et au service d’une croissance profitable (modèle BSC développé par D. Norton et R. Kaplan) : la performance financière repose sur la satisfaction des clients qui elle-même repose sur l’excellence opérationnelle des processus qui dépend des compétences et de la motivation des collaborateurs.


Explorons donc chacun de ces niveaux.


1er niveau : l’humain, vos collaborateurs, premier étage de la performance.


Respect des droits de l’Homme, bonne application du droit du travail, respect de la vie privée des salariés, vigilance quant à l’égalité de traitement et à l’égalité des chances, constituent le socle minimum d’une entreprise responsable.


Promouvoir l’égalité hommes-femmes dans l’entreprise constitue un vrai levier pour l’activité, la productivité et le bien-être des salariés.

Selon une étude de McKinsey, les entreprises affichant une plus forte égalité hommes/femmes voient leurs performances augmenter de 15% par rapport à la moyenne nationale.

De même, celles affichant une diversité ethnique et culturelle plus forte surperformeraient quant à elles de 35% en moyenne. L’ouverture d’esprit et la curiosité de l’autre sont des qualités différenciantes.


Améliorer la performance de l’organisation, le bien-être au travail et l’engagement sociétal et environnemental de l’entreprise contribue également à améliorer son image de marque, désormais plus en adéquation avec les changements de nos sociétés. Ce faisant elle est un ressort intéressant pour attirer et pérenniser de nouveaux talents.


L’entreprise peut également contribuer, à son échelle, à la bonne santé de ses salariés et partenaires en favorisant l’équilibre vie privée / vie professionnelle, en encourageant la pratique du sport, en proposant une alimentation saine et diversifiée à la cantine. Ces exemples sont autant de pistes œuvrant pour le bien-être et luttant contre l’absentéisme, au même titre que le télétravail. Lorsqu’il est possible et concerté, le télétravail est une alternative écologique qui contribue également au bien-être des collaborateurs.


Outre l’attraction et la fidélisation déjà évoquées qu’elle exerce auprès des jeunes talents, sensibles à la réputation, à l’éthique et à la marque employeur de l’entreprise, une démarche RSE permet de fédérer ses collaborateurs autour de valeurs communes, dans un climat de confiance énergisant, à même de les rendre plus dynamiques, créatifs et productifs. Des conditions de travail responsables, l’instauration d’un dialogue social de qualité, l’implication des instances représentatives du personnel sont des leviers puissants pour créer une bonne ambiance de travail et une culture d’entreprise autour des enjeux de la RSE.


Ces leviers, aussi porteurs de performance soient-ils, doivent être conjugués aux éléments essentiels que constituent le développement des compétences des collaborateurs, leur formation et la mise à disposition d’outils professionnels facilitant la collaboration et la création de valeur. Ces trois éléments restent fondamentaux pour créer et maintenir une dynamique de durabilité et de performance.


2ème niveau : l’excellence opérationnelle, les processus.


Aucune excellence opérationnelle ne peut véritablement être envisagée sans s’appuyer sur le développement des compétences ni sur de bons outils, y compris collaboratifs.


En quoi le fait de développer une charte éthique peut-il contribuer à la performance opérationnelle ? Une charte éthique partagée avec les collaborateurs, prestataires et fournisseurs, garantissant par exemple le respect des délais de paiement ou encore des relations commerciales équitables, contribuera à l’émergence d’un climat de confiance, de respect et de loyauté entre toutes les parties prenantes de l’entreprise en plus d’en garantir le bon fonctionnement.


De même, une entreprise cherchant à préserver ses ressources et à diminuer son empreinte carbone est plus encline à réorganiser ses process et à s’ouvrir à la collaboration. En repensant ses procédés de conception ou de production, elle va chercher à innover, à être plus efficace tout en respectant mieux l’environnement.


Mettre en place un système de management environnemental efficient (en s’appuyant par exemple sur la norme ISO 14001), permet en outre à l’entreprise de réduire ses coûts à plusieurs niveaux : factures d’énergie, économie circulaire, valorisation des déchets, gestion des matières premières et de la logistique.


Un sondage effectué par le British Assessment Bureau révèle que la mise en place de la certification ISO 14001 a un effet positif sur la compétitivité des entreprises. Huit entreprises interrogées sur dix déclarent avoir fait des bénéfices financiers supplémentaires grâce à la mise en place de la certification environnementale.


Définition ISO 14 001

Ces bénéfices sont liés d’une part aux nouveaux marchés rendus accessibles par la certification, mais aussi à l’amélioration des processus et de l’utilisation des ressources dans l’entreprise.

Ces processus mieux pensés et cet accès facilité à l’innovation peuvent être mis au service de la qualité des produits, des services clients et de la valeur ajoutée.

En apportant un regard nouveau sur ses produits ou ses services, l’entreprise peut se différencier de ses concurrents, devancer les attentes naissantes des marchés et rencontrer l'intérêt des clients sur les enjeux environnementaux et sociaux. De fait, une démarche d'éco-conception permet de transformer les dépenses environnementales de l’entreprise en investissements et en opportunités de développement.


Cette manière d’observer son environnement, de prêter attention à ses ressources en général induit le développement d’une culture d’identification, d’analyse et de maîtrise des risques.

L’entreprise pourra alors anticiper les nouvelles contraintes du marché en les prenant en compte dès la fabrication du produit constituant ainsi un gage de pérennité pour l’entreprise.


3ème niveau : vos clients, leur satisfaction.


Ici encore, comme en écho à celle que les collaborateurs placent dans leur entreprise, la confiance des clients constitue un ressort important : en traitant le consommateur avec respect, en faisant preuve de transparence l’entreprise va établir cette relation de confiance et de loyauté avec sa clientèle et ainsi améliorer son identité de marque. C’est une excellente façon de fidéliser les clients.


Éviter d’être associé de près ou de loin aux mauvaises pratiques d’un partenaire indélicat, évacuer le travail des enfants de fournisseurs, lutter contre la corruption, être fiscalement responsable constituent autant d’éléments qui dans le cas contraire peuvent avoir un impact très négatif sur l’image de marque et les ventes d’une entreprise.


De même, en cherchant à améliorer la réparabilité et à faciliter la maintenance de ses produits, à lutter contre l’obsolescence programmée, l’entreprise s’inscrit dans une démarche de recyclage et de durabilité très recherchée par les clients d’aujourd’hui.


Enfin, envisager un modèle de vente misant davantage sur l’économie de la fonctionnalité, c’est-à-dire vendre un service, comme la location, autour d’un équipement plutôt que l’équipement lui-même, permet d’explorer de nouvelles approches économiques s’inscrivant également dans une démarche RSE.


4ème niveau : La RSE, est aussi un levier de la performance financière de l’entreprise.


Une étude de France Stratégie datant de 2016 précise que les différentes dimensions de la RSE ont toutes un lien positif avec la performance économique de l’entreprise, mesurée par le profit ou l’excédent brut d’exploitation. Au total, l’écart de performance entre les entreprises qui introduisent des pratiques RSE et celles qui ne le font pas serait en moyenne de 13 %.


Selon ce même rapport, on constate que sur chacune des dimensions RSE, l’écart de performance est environ de 5% pour la relation client, de 8% pour la dimension environnementale, de 9% pour la relation fournisseur et de 20% pour la dimension sociale et ressources humaines. Ces données ne sont pas statiques et nécessiteraient d’être rafraîchies et contextualisées au regard de l’environnement économique, social et environnemental d’aujourd’hui.


Nous avons abordé les dimensions sociales et la relation client, regardons maintenant les aspects environnementaux.


L’entreprise est un des acteurs clés de la préservation de l’environnement et de l’accompagnement de la transition énergétique. En réduisant son impact environnemental, elle va également réduire ses coûts de fonctionnement. Les actions à mettre en place ne manquent pas…


Avant même d’envisager investir, réduire la génération de déchets constitue un premier axe d’amélioration évident : imprimez moins voire peu ou pas. Le papier reste le consommable de bureau le plus utilisé et représente environ 75% du poids des déchets de bureaux en France.

Selon l’ADEME, dans le cadre de son activité un salarié consomme en moyenne 70 à 85 kg de papier par an, soit la moitié du papier consommé en France.


Résumé rapport GIEC

Il est également tout à fait possible aujourd’hui d’acheter ses équipements bureautiques d’occasion, souvent moins chers. Téléphones et ordinateurs sont composés de matériaux rares polluant lors de leur extraction. En France, la filière du reconditionnement fleurit, et permet de se procurer des appareils électroniques de seconde main en très bon état.


Sur le front du transport, l’optimisation de la flotte de véhicules en passant aux véhicules électriques constitue un axe efficace pour s’affranchir des énergies fossiles. Inciter les déplacements décarbonés ou à faible émission de C02, favoriser l’utilisation de logiciels collaboratifs de visioconférence pour limiter les voyages professionnels, sont d’autres outils fréquemment utilisés.


Concernant le front de l’économie d’énergie, il est utile de préciser que les bureaux français consommeraient chaque année 55000gWh d’électricité, représentant environ 3.8 % des émissions totales de la France. Selon l’ADEME, le chauffage compte pour environ 51% des dépenses énergétiques d’une entreprise : Rénover et isoler ses bâtiments, ne pas surchauffer les bureaux, s’appuyer sur les technologies de basse consommation sont autant de façons de réduire sa consommation d’énergie.


Il est également recommandé d’adopter des normes de bâtiments durables, plus écologiques et souvent plus rentables, telles que le label britannique BREEAM, la certification LEED, ou la norme française HQE. Ces normes visent toutes une plus grande durabilité, des économies d'énergie substantielles (de 30% à 70%), une consommation d'eau moins élevée, un confort et une qualité de l'air intérieur accrue et offrent une meilleure valeur à la revente.


Pour conclure, nous pouvons dire que mettre en place une démarche RSE dans son entreprise permet de poursuivre un double objectif : celui d’inscrire son entreprise dans un développement durable contribuant à répondre aux enjeux environnementaux et sociétaux ; et ce faisant, l’entreprise se positionne naturellement dans un cercle vertueux l’autorisant à actionner plusieurs leviers de performance.


Elle peut ainsi profiter d’une belle dynamique s’appuyant en tout premier lieu sur le bien-être, les compétences et la performance de ses collaborateurs, la propulsant sur les terrains d’une meilleure écoute de son marché, de la collaboration et de l’innovation au service de ses clients.


Etapes d'une démarches RSE

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